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Les trois Joyaux

  • Le Buddha
     
  • Le Dhamma / Dharma
     
  • Le Saṅgha / Saṃgha
     
  • La "prise de Refuge" (saraṇa) ou "Profession de foi" (saddhā)
     

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S'il n'existe pas de baptême dans le bouddhisme, un rituel peut néanmoins être considéré comme une "profession de foi" : le "refuge" (pāl. saraṇa, skt. śaraṇa) dans les "trois Joyaux" (pāl. ti-ratana, skt. tri-ratna), permettant à une personne d'affirmer sa "foi" (pal. saddhā, skt. śraddhā) en le Buddha, le Dhamma/Dharma et le Saṅgha/Saṃgha.

Si l'on évoque traditionnellement une "prise de refuge", la formule rituelle que récite, souvent quotidiennement, tout disciple du Buddha (Buddhaṃ / Dhammaṃ / Saṅghaṃ saraṇaṃ gacchāmi, "Je prends refuge dans l'Éveillé / son Enseignement / sa Communauté") peut aussi être traduite de façon plus littérale afin de faire ressortir un engagement plus actif du fidèle : "Je vais vers la sûreté (qu'est) l'Éveillé / l'Ordre des choses / la Communauté".

Une autre formule rituelle, cette fois d'hommage (vandanā), précise les qualités de chacun des trois Joyaux que tout disciple du Buddha se doit de se remémorer continûment (pāl. anussati, skt. anusmṛti). Il en existe deux versions, ci-dessous en pāli :

L'une, courte, associe à chaque Joyau un ou deux qualificatifs, seulement :

Arahaṃ sammā-sambuddho bhagavā ;
         Le Bienheureux est méritant, pleinement Éveillé par lui-même.
Buddhaṃ bhagavantaṃ abhivādemi. 
         Je rends hommage au Bienheureux, l'Éveillé. 
Svākkhāto bhagavatā dhammo ; 
         L’Enseignement a été bien proclamé [ou "L’Ordre des choses a été bien exposé"] par le Bienheureux. 
Dhammaṃ namassāmi.  
         Je salue l’Enseignement / l’Ordre des choses
Supaṭipanno bhagavato sāvaka-saṅgho ; 
         La Communauté des auditeurs du Bienheureux a bien pratiqué.
Saṅghaṃ namāmi. 
         Je m’incline devant la Communauté 

L'autre, longue, propose davantage de qualités :

Buddha vandanā : Itipi so bhagavā arahaṃ sammā sambuddho vijjācaraṇasampanno sugato lokavidū anuttaro purisadammasārathi satthā devamanussānaṃ buddho bhagavā’ti ; 
Hommage au Buddha : "Ainsi, donc, lui, le Bienheureux, est méritant, pleinement Éveillé par lui-même, accompli en vision et en conduite, « bien-allé », connaisseur du « monde », insurpassable (,) instructeur des mâles à dompter, enseignants des êtres humains et divins, Éveillé, Bienheureux".

Dhamma vandanā : Svākkhāto bhagavatā dhammo sandiṭṭhiko akāliko ehipassiko opaneyyiko paccattaṃ veditabbo viññūhī’ti ; 
Hommage au Dhamma : "Bien proclamé a été l'Enseignement [ou "bien exposé a été l'Ordre des choses"] par le Bienheureux, visible par soi-même [ou "complètement"], hors du temps, suggérant « va et vois », devant être amené à soi, devant être expérimenté par les sages en eux-mêmes".

Saṅgha vandanā : Suppaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho, ujuppaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho, ñāyappaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho, sāmīcippaṭipanno bhagavato sāvakasaṅgho, yadidaṃ cattāri purisayugāni, aṭṭha purisapuggalā. esa bhagavato sāvakasaṅgho āhuneyyo pāhuneyyo dakkhiṇeyyo añjalikaraṇīyo, anuttaraṃ puññakkhettaṃ lokassā’ti.
Hommage au Saṅgha : "La communauté des auditeurs du Bienheureux – c’est-à-dire les quatre paires de mâles, les huit personnes mâles – est sur le bon chemin, le chemin droit, ...juste, ...correct ; cette communauté des auditeurs du Bienheureux est digne de nourriture, de sacrifice, d’offrandes, de salutations mains jointes, insurpassable champ de bienfait en ce monde".

Dans la formule d'hommage au Buddha, les six premières qualités concernent, assez logiquement, son statut d'Éveillé "par lui-même", c'est-à-dire "sans Maître" qui l'ait enseigné ; les deux qualités suivantes, en revanche, présentent au contraire ses qualités d'enseignant hors-pair ; l'Éveillé est en effet "insurpassable" (an-uttara) autant par la qualité de son expérience personnelle que par ses capacités à mener autrui à vivre exactement la même expérience.
La première qualité exposée dans la formule d'hommage au Dhamma est traditionnellement comprise comme évoquant le Dhamma en tant qu'Enseignement ; mais il serait beaucoup plus logique de la considérer comme évoquant le Dhamma en tant qu'Ordre des choses, comme c'est le cas, aussi, pour les cinq qualités suivantes. L'Ordre des Choses qui régit la Réalité en tout temps est un lieu plus "sûr" que l'Enseignement qui, étant apparu, doit forcément un jour disparaître...
Quant à l'hommage au Saṅgha, il n'évoque pas la Communauté des bhikkhu-s dans son ensemble mais bien seulement celle des "Nobles auditeurs" (ariya-sāvaka), répartis en huit types formant quatre paires.
On aura aussi noté que, autant dans la première que dans la troisième formule, il est question de ("personnes") "mâles" ("à dompter"), sans que soit ici évoquées, de quelque manière que ce soit, les disciples féminines du Buddha...