L'article fait une synthèse critique des différentes hypothèses utilisées dans le calcul, très problématique, de la date de la mort du Buddha ou "extinction définitive" (pāl. pari-nibbāna ; skt. pari-nirvāṇa).
Karam Tej Singh Sarao (né le 1er avril 1955) est l'ancien directeur et professeur d'études bouddhistes de l'université de Delhi. L'article proposé ici est un "tiré-à-part" de l'entrée qu'il a écrit pour l'Encyclopedia of Indian Religions - Buddhism and Jainism (pp. 339-346), publiée en 2017.
Traduction française de l'Introduction :
L'année de la mort (Mahāparinibbāna) du Buddha, qui est décédé à l'âge de 80 ans, est peut-être le sujet le plus controversé de l'histoire de l'Inde à ce jour. Cette controverse est principalement fondée sur le fait de savoir laquelle des deux chronologies, la longue et la courte, basées respectivement sur les légendes bouddhistes du Sud et du Nord, doit être acceptée comme la plus correcte.
Ces deux chronologies utilisent l'année de consécration du roi Asoka comme année de base. Les légendes bouddhistes du Sud contenues dans la tradition sri-lankaise situent la consécration d'Asoka 218 ans après la mort du Buddha et, selon les légendes bouddhistes du Nord, cet événement a eu lieu seulement 100 ou 110 ans après la mort du Buddha. Sur la base des dates des différents rois grecs mentionnés dans le 13e édit du rocher d'Asoka, la date de l'accession d'Asoka peut être calculée, dans des limites assez balisées, à environ 268 avant J.-C. et la consécration (abhiseka), qui a eu lieu la quatrième année de son règne (c'est-à-dire après 3 ans), à environ 265 avant J.-C..
Sur la base de ces informations, l'année de la mort du Buddha peut être calculée à environ 483 (265+218) avant notre ère selon la chronologie longue et à environ 365 (265+100) avant notre ère ou 375 (265+110) avant notre ère selon la chronologie courte.
La plupart des controverses et des discussions entre spécialistes portent essentiellement sur les mérites de ces deux modes de calcul.